Une délégation de jeunes des Écoles de la 2e Chance s’est rendue à Helsinki avec l’équipe de coordination du MedNC
Un forum pensé pour les jeunes, avec les jeunes
Organisé par l’Union pour la Méditerranée, en collaboration avec la Commission européenne et des partenaires régionaux clés tels que MIMIR, le Mediterranean Youth in Action Forum a rassemblé des jeunes venus de toute la région pour échanger sur la construction d’écosystèmes entrepreneuriaux plus inclusifs.
Grâce au soutien de la Commission européenne et de l’Union pour la Méditerranée, neuf jeunes issus d’Écoles de la 2e Chance de la région ont pu se rendre à Helsinki et participer activement aux discussions du forum.
Pourquoi la voix des jeunes est essentielle
Avec 1 personne sur 3 âgée de moins de 25 ans dans la région méditerranéenne, la parole des jeunes n’est pas seulement importante — elle est indispensable. Cet événement faisait écho à la Déclaration ministérielle de Marrakech, qui souligne l’importance de prendre en compte les aspirations de la jeunesse comme base pour :
- Une relance verte et numérique
- Un marché du travail plus efficace
- Une amélioration de l’accompagnement des jeunes NEET (ni en emploi, ni en formation, ni en études)
Perspectives du terrain
Astrid Desjobert, Directrice des Partenariats à l’IECD, a partagé ses réflexions sur les conditions nécessaires au développement d’écosystèmes entrepreneuriaux à la portée des jeunes en Méditerranée :
- Valoriser la voix des jeunes : Il est essentiel de créer davantage d’espaces où les jeunes peuvent exprimer leurs projets entrepreneuriaux et leurs ambitions. Leurs perspectives sont précieuses : ils connaissent mieux que quiconque les réalités de leur territoire.
- Renforcer les compétences entrepreneuriales : Il y a un besoin urgent de professionnels qualifiés pour enseigner l'entrepreneuriat dans les E2C. C’est un levier majeur pour soutenir la prochaine génération d’innovateurs.
- Agir dans l’économie informelle : De nombreuses initiatives en Méditerranée se développent dans le secteur informel. Il est donc primordial de créer des outils ciblés pour accompagner les jeunes NEET, malgré les défis structurels de ce secteur.
Nisrein Abdoul du membre MedNC a ensuite témoigné pour partager son expérience entrepreneuriale. D’abord découragée, elle a trouvé sa voie grâce à la formation professionnelle et le programme portée par SELA. Elle est désormais formatrice dans son organisation.
Que retient un jeune de sa participation au forum ?
C’est la question que nous nous sommes posée après le Forum méditerranéen sur les écosystèmes entrepreneuriaux inclusifs. Nour, 20 ans, élève à l’École de la 2e Chance de Carcassonne, nous a offert une réponse forte et inspirante.
Après avoir participé au forum, Nour nous a envoyé un court message vocal pour partager son ressenti. Un témoignage sincère qui montre combien une participation significative peut transformer une perspective, quand les jeunes sont vraiment écoutés.
Bonjour à tous, je m’appelle Mohamed-Nour, j’ai 20 ans et je viens de l’École de la 2e Chance de Carcassonne, en France. Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’une opportunité qui m’a été donnée : celle de me rendre de la France jusqu’en Finlande pour assister à une conférence sur l’entrepreneuriat des jeunes.
J’ai eu cette chance, j’ai eu de la chance. Là d’où je viens, je ne connais aucun jeune qui ait été exposé à l’écosystème entrepreneurial. Pour nous, cela a toujours été quelque chose de tellement inaccessible que nous avons simplement cessé de poser des questions.
Pour moi, devenir entrepreneur a toujours été un objectif, mais je pensais que c’était un chemin que je devrais parcourir seul, en trouvant mes réponses loin de mon environnement. J’en suis venu à croire que je pourrais peut-être devenir entrepreneur un jour… mais bien trop tard, à un moment où je ne serais même plus considéré comme un jeune.
Alors que dire de ceux qui se sentent encore plus éloignés de cet écosystème et qui ont complètement abandonné l’idée d’y accéder un jour ?
C’est fou de penser qu’une seule conférence, une seule journée avec quelques questions, quelques réponses, un peu d’information sur l’écosystème entrepreneurial… ait suffi à me redonner l’envie de me poser des questions, et le sentiment que, peut-être, moi aussi, j’y ai accès — et maintenant, pas plus tard.
Enfin, je reviens sur ce que j’ai dit plus tôt : j’ai longtemps cru que je devais trouver seul le chemin de l’entrepreneuriat. Mais aujourd’hui, je commence à penser que ce n’est peut-être pas le cas. Peut-être que nous, les jeunes, avons besoin d’aide et de conseils pour savoir comment avancer sur cette voie.
J’aimerais voir les choses évoluer dans ce sens, pour que les jeunes aient plus facilement accès à l’entrepreneuriat. Merci encore pour cette opportunité, en espérant que chaque jeune femme et chaque jeune homme ait la même chance que moi — et même plus.