Les experts méditerranéens aux côtés de la jeunesse et des acteurs tunisiens

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le 15 April 2022

Le 15 avril 2022, a été officiellement annoncée la création des deux premiers Dispositifs Nouvelle Chance en Tunisie pour les jeunes de 18 ans et plus. Retour sur ce dispositif qui a vu le jour grâce à l’implication du réseau Méditerranée Nouvelle Chance (MedNC). Ce réseau vise à fédérer les acteurs de l’insertion professionnelle de part et d’autre de la Méditerranée.

Alors que le nombre de jeunes NEET[1] de 15 à 29 ans est particulièrement élevé en Tunisie[2], l’épidémie actuelle risque de détériorer considérablement cette situation.

Face au taux de chômage particulièrement préoccupant chez les 15-24 ans (41,7% en 2021), qui pousse nombre d’entre eux à quitter le pays, le gouvernement tunisien a décidé de faire appel à des acteurs de la société civile en Méditerranée, qui, confrontés à des enjeux similaires, ont mis en place des solutions permettant aux jeunes de se réinsérer socialement et professionnellement.

Fort de ces expériences réussies, des experts associés au réseau MedNC se sont rapidement imposés comme les interlocuteurs clés pour appuyer la réflexion du Ministère tunisien de la Formation Professionnelle et de l’Emploi.

 

L’étude de faisabilité tunisienne

En s’appuyant sur des projets réalisés au Liban, au Maroc, en France, au Portugal, et en Tunisie sur un programme en faveur des jeunes déscolarisés de 12 à 18 ans appuyé par le Groupe Cayambe pour le compte de l’UNICEF, les experts ont travaillé pendant une année afin de proposer une solution adaptée au contexte tunisien.

Parmi le consortium d’experts, furent notamment impliqués Lionel Urdy, co-fondateur du réseau Méditerranée Nouvelle Chance et ancien directeur de la première école de la deuxième chance d’Europe ; Zeineb Fourati, Déléguée Générale de l’Association Nouvelle Chance Tunisie, et membre active du réseau Méditerranée Nouvelle Chance ; Astrid Desjobert, responsable des opérations de l’IECD en Méditerranée, et notamment du Réseau Méditerranée Nouvelle Chance ; les experts juridiques et qualité du bureau d’études Cayambe dont Lorène Prigent ; Guillaume Thureau, fondateur du réseau des écoles de la deuxième chance en Espagne ; Anis Saidi, consultant méditerranéen très impliqué dans le programme deuxième chance en Tunisie.

Cette étude a permis de préciser les contours du futur dispositif Nouvelle Chance, qui sera déployé en Tunisie, afin de proposer un parcours d’accompagnement vertueux aux jeunes décrocheurs démunis de tout mécanisme de réintégration dans la société.

Ce travail d’adaptation à la réalité tunisienne a également démontré la pertinence de s’appuyer sur des expertises méditerranéennes confrontés aux mêmes enjeux. C’est bien une conviction partagée par le réseau MedNC qui, notamment par l’organisation d’événements annuels, a pu nouer des relations de confiance avec les acteurs méditerranéens[3].

 

Un dispositif qui bénéficiera à toute la jeunesse tunisienne

Ce dispositif Nouvelle Chance ciblera spécifiquement les jeunes tunisiens, de 18 à 30 ans, décrocheurs sans qualification. En proposant un parcours individualisé alternant périodes d’immersion en entreprise et accompagnement personnel, ce dispositif vise l’insertion professionnelle et sociale de ses bénéficiaires par un contrat de travail, l’entrée ou le retour en formation professionnelle ou par la création d’une activité indépendante.

Ces dispositifs d’action constituent un enjeu majeur pour la cohésion sociale et la lutte contre l’insécurité.

Deux sites pilotes devraient être mis en place et testés, avant que le modèle ne soit déployé sur l’ensemble du territoire tunisien, et intégré à une politique publique plus large. Ce projet pilote a été confié par le Ministère tunisien de la Formation Professionnelle et de l’Emploi à l’IECD, une ONG française experte en projets d’insertion des jeunes dans 15 pays, et bénéficie (tout comme l’étude préalable) d’un financement de l’AFD.


[1] L’acronyme NEET réfère à des jeunes qui ne sont ni dans le système d’éducation ni dans l’emploi, ni en formation.

[2] Plus d’un demi-million de jeunes selon l’Institut National de la Statistique.

[3] Le ministère tunisien avait notamment participé à la conférence MedNC de Barcelone en 2019.